Les différences entre sémiologie, sémantique et sémiotique.

 

   

Les différences entre sémiologie, sémantique et sémiotique.

 

La différence entre (sémiotique, sémantique , sémiologie): 

 Ces trois termes renvoient à l’étude de la signification  , leurs naissance relève de l’Histoire qui est à partir de celle de la philosophie et de la linguistique .

   Benveniste se réfère explicitement à Saussure pour reprendre sémiologie dans le sens de science générale des systèmes de signes ; il est cependant difficile, on l’a vu, de fixer ce qu’il entend par sémiologie,  terme qui semble désigner deux démarches et deux objectifs assez distincts :

1-Dans un premier emploi la sémiologie reprend le programme Saussurien de « science générale des systèmes de signes » .

2-Dans un deuxième emploi, une sémiologie semble désigner l’ensemble constitué par les deux analyses, sémiotique et sémantique, appliquées à un domaine donné (par exemple la sémiologie de la langue), il écrit :  « Une des données essentielles, la plus profonde peut-être de la condition humaine, c’est qu’il n’y a pas de relation naturelle, immédiate et directe entre l’homme et le monde, ni entre l’homme et l’homme ».

  Qu’on l’appelle sémiotique, dans la tradition anglo-saxonne, ou sémiologie, dans la tradition saussurienne, l’ambition de cette entreprise, appelée à s’élargir indéfiniment à tout le champ du savoir, est de fait philosophique :

« Rien ne peut être compris, il faut s’en convaincre, qui n’ait été réduit à la langue », car la langue est l’interprète de la société .

« La société devient signifiante dans et par la langue, la société est l’interprété par excellence de la langue […] Seule la langue permet la société […] C’est la langue qui contient la société ».

     Dans un développement hypertrophique, la sémiologie est dite en 1963 « sémiologie générale », « véritable science de la culture », en 1969 « sémiologie de deuxième génération » et enfin, on l’a vu, la « science générale de l’homme ».

  Ainsi le terme sémiologie constitue le pivot des derniers articles théoriques de Benveniste et de son programme. Ce programme lui-même se fonde sur la distinction du sémiotique et du sémantique et c’est là, en même temps le deuxième emploi de sémiologie, une étude qui distingue et intègre ces deux composantes.

  Benveniste ne fait pas d’équivalence entre la sémiotique et la sémiologie ,mais à partir du moment où il s’attaque au « problème du sens » il spécifie l’emploi de sémiotique ; le terme est employé comme adjectif, le plus souvent sous la forme substantivée le sémiotique ; il ne désigne pas une discipline (la sémiologie, la linguistique...) mais une composante de ce savoir se définissant dans sa différence avec le sémantique. Distinguant, depuis 1964, la question des unités de la langue (du système) et celle des unités du discours, les phrases.

 Benveniste pose la nécessité de deux études linguistiques distinctes :

- La première décrit le sémiotique, c’est-à-dire les propriétés générales des unités du système, communes à tous les locuteurs qui l’ont intériorisé .

- La deuxième s’occupe de la « mise en emploi » du système dans des phrases et du sens qui s’y produit, c’est la sémantique.

« Le sémiotique se caractérise comme une propriété de la langue, le sémantique relève d’une activité du locuteur qui met en action la langue […] ».

« Ces deux systèmes se superposent ainsi dans la langue telle que nous l’utilisons. À la base il y a le système sémiotique, organisation de signes selon le critère de la signification […]. Sur ce fondement sémiotique, la langue-discours construit une sémantique propre, une signification de l’intenté produit par syntagmation où chaque mot ne retient qu’une petite partie de la valeur qu’il a en tant que signe. Une description distincte est donc nécessaire pour chaque élément selon qu’il est pris comme signe ou qu’il est pris comme mot » (1966).



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